Je viens de lire attentivement cet article et j'aime beaucoup la réflexion en profondeur de cet automobiliste. Optimiste ou utopiste ? je ne sais le dire car s'il existe une sorte d'esprit "chevaleresque" chez le motard, chez l'automobiliste je ne parierai pas un kopek.

L'homme le plus policé, le plus courtois (ou la femme au demeurant), qui est un voisin affable subit une mutation dès qu'il cale ses fesses dans sa voiture : celle-ci devient son monde et il est le seul maître à bord. Les autres ? Des rivaux.  Ce qui le retient encore un peu à la limite de l'humanité est le fait que l'autre voiture peut abîmer la sienne. Les motards et les piétons ? des empêcheurs de conduire en rond et qui ont le malheur de n'être pas protégés par l'abri relatif de la tôle. Ce qui est ébouriffant c'est qu'en règle générale l'automobiliste de base n'est même pas conscient de cette mutation qui s'opère en lui et il est prompt à fustiger chez les autres le comportement qu'il adopte lui-même.

Bien sûr tous les motards ne sont pas exemplaires mais en général l'esprit de corps prévaut. La moto a remplacé le destrier, la combinaison de cuir est l'armure de ces chevaliers de l'ère industrielle. Je pense que la relation très physique et directe avec la moto, ainsi que la relation directe avec l'environnement du fait de l'absence de carrosserie, rendent le motard plus conscient et plus attentif à ce qui l'entoure. Il y a une communion directe avec le monde autour qui incite à plus de respect.

Je doute voir l'automobiliste avec cet état d'esprit un jour...